Le vin
Le vin, fils des beaux ceps, qui, durant tout l'été,
Se sont nourris de femme et gorgés de clarté ;
Le vin, né du raisin dont la fragile écorce
Enferma le soleil et captura sa force ;
Le vin, fougueux et clair comme le sang d'un dieu,
Et qui, secoué d'un courroux mystérieux,
Nuit et jour a grondé dans la cuve profonde
Avant de s'échapper en fumant de la bonde ;
Le vin tumultueux a maintenant sur lui
Le sommeil de la cave et le poids de la nuit.
Exilé du soleil et loin de la lumière,
Il gît silencieux sous les voûtes de pierre,
Or, c'est dans cette paix et ce recueillement
Que le vin finira de mûrir doucement.
Louis Mercier
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