mardi 20 juillet 2021

L'aiguille (Jean Aicard)








 


L'aiguille


Je suis la petite aiguille,
Aux doigts de la jeune fille
Et des mères de famille.
Je vais, je viens, je sautille,
Pour que le monde s'habille
Selon l'âge et les saisons...
Nous cousons, nous cousons.

Dans la toile, dans la laine,
Dans la robe de futaine,
Dans le manteau de la reine,
Avec mon fil que j'entraîne
Nuit et jour je me promène,
Et, dans toutes les maisons,
Nous cousons, nous cousons.


Jean Aicard

Mozart | "Lacrimosa" – Requiem en ré mineur | Thérémin et piano





 Le célèbre "Lacrimosa" du Requiem de Mozart, avec quatre voix de thérémin – cet incroyable instrument de musique électronique que l'on joue sans aucun contact physique – et accompagnement de piano.

Le piano utilisé ici est un Pleyel de 1879, un vieil ami que je connais depuis toujours, le piano de mes grand-parents. Un grand merci à Laurence Gerbe de la mairie de Saint-Ybard et à l'abbé Brossollet pour l'autorisation de réaliser cet enregistrement dans l'église du village. https://www.gregoireblanc.com/ https://www.facebook.com/GBlancTheremin/

Tu m'as possédée par surprise


 

lundi 19 juillet 2021

Un jour, un jour, un jour





 Un jour un jour

Tout ce que l'homme fut De grand et de sublime Sa protestation Ses chants et ses héros Au-dessus de ce corps et contre ses bourreaux À Grenade aujourd'hui surgit devant le crime Et cette bouche absente et Lorca qui s'est tu Emplissant tout à coup l'univers de silence Contre les violents tourne la violence Dieu le fracas que fait un poète qu'on tue Un jour pourtant, Un jour viendra Couleur d'orange Un jour de palme, Un jour de feuillages au front Un jour d'épaule nue Où les gens s'aimeront Un jour comme un oiseau Sur la plus haute branche Ah, je désespérais de mes frères sauvages Je voyais, je voyais l'avenir à genoux La Bête triomphante et la pierre sur nous Et le feu des soldats porte sur nos rivages Quoi toujours ce serait par atroce marché Un partage incessant que se font de la terre Entre eux ces assassins que craignent les panthères Et dont tremble un poignard quand leur main l'a touché Un jour pourtant, Un jour viendra Couleur d'orange Un jour de palme, Un jour de feuillages au front Un jour d'épaule nue Où les gens s'aimeront Un jour comme un oiseau Sur la plus haute branche Quoi toujours ce serait la guerre, la querelle Des manières de rois et des fronts prosternés Et l'enfant de la femme inutilement né Les blés déchiquetés toujours des sauterelles Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue Le massacre toujours justifié d'idoles Aux cadavres jetés ce manteau de paroles Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou Un jour pourtant, Un jour viendra Couleur d'orange Un jour de palme, Un jour de feuillages au front Un jour d'épaule nue Où les gens s'aimeront Un jour comme un oiseau Sur la plus haute branche

lundi 5 juillet 2021

La Dentellière (Henri de Regnier)

 



La dentellière

Que le carillon tinte angélus ou matines,
Que le printemps rayonne et, le long du sentier,
Fasse, auprès du muguet, refleurir l’églantier,
Qu’avril ou que janvier alterne sur Malines ;

Que le gel de l’hiver aux vitres cristallines
S’argente et qu’on soit sans soleil un jour entier
On te trouve toujours assise à ton métier
Maniant les fuseaux, le fil et les bobines.

Sous tes doigts enchantés naissent de blancs jardins
Que pare de ses fleurs le travail de tes mains
Où le bouquet léger se noue et s’enrubanne ;
Et c’est ton rêve diligent et parfumé
Sans que rien le flétrisse et sans que rien le fane
Qui vit dans la dentelle où tu l’as enfermé.





Henri de REGNIER



Les randonneurs (texte : Gérard Saler - Musique : Patrice Pertuit)



Diaporama : Gérard Salert

 Site de Patrice Pertuit (créations musicales)

dimanche 4 juillet 2021

Fleur de courgette


 

Sofie Von Otter - Speak Low - Kurt Weill


 

Marguerite


 

Orpin des Montagnes







 


Rose-trémière


 

La Rose-trémière (Texte : Gérard Salert - Musique : Henri Franceschi)


 Musique et Accompagnement : Henri Franceschi

Chaine You Tube d'Henri Franceshi : https://www.youtube.com/channel/UCCPf... Site de Gérard : http://salertchansons.centerblog.net/

samedi 3 juillet 2021

1965 Mozart - Clouzot, Karajan, Menuhin (K219 Adagio)


 

Rose


 





Les gitans


 source karaoké : https://youtu.be/bdzbp52co1Y

Peinture Ernst Adolf Meissner

Le rouet (Tournier)

  

Peinture : Albert Anker



Le rouet

Quoi ! vous vouliez le faire disparaître
Dans quelque sombre et triste corridor,
Ce vieux rouet qu'à travers la fenêtre
Le gai soleil frappe d'un reflet d'or ?
Si vous saviez la douce rêverie
Qui près de lui si souvent m'a bercé !
Si vous saviez à mon âme attendrie
Tout ce que dit ce témoin du passé !

C'est le rouet de la grand-mère !
Il me semble encore la voir,
Malgré l'âge active ouvrière,
Filant du matin jusqu'au soir.

Oui, je la vois, c'est elle, c'est bien elle !
Sa robe sombre aux larges plis tombants,
Sa coiffe antique, et sa tête si belle,
Si belle encore, sous ses beaux cheveux blancs !
Ici, près d'elle, une cage est posée,
Là, le vieux chat dort devant les tisons,
Et le soleil, à travers la croisée,
Comme aujourd'hui darde ses chauds rayons !

Quelle fête pour la grand-mère
Quand ses oiseaux, dans les beaux jours,
Chantaient leur chanson printanière,
Le vieux rouet tournant toujours !

Je vois l'école au sortir de laquelle
Avec bonheur grimpant notre escalier,
De loin déjà m'arrivaient pêle-mêle
Le gai ramage et le bruit familier
J'entrai. -Eh bien ! disait la bonne vieille,
A-t-on point ri ? s'est-on point fait chasser ?
Dois-je embrasser ou bien tirer l'oreille ?
-Non ! grand-maman, vous pouvez m'embrasser.

Je le sens encore sur ma joue
Ce tendre et long et doux baiser !
Et bientôt la petite roue
De recommencer à jaser !

Comme elle fuit rapide, obéissante !
Et quel plaisir de voir en même temps
Diminuer l'étoupe éblouissante,
Croître le fil sous les doigts palpitants !
Mais tout à coup le voilà qui s'embrouille....
-C'est lui, c'est lui ! c'est ce maudit garçon
Qui veut toujours toucher ma quenouille.
Allez-vous en, monsieur le polisson !

Mais ces grands courroux de grand-mère
Ne tardent pas à s'apaiser.
-Pardon ! lui disais-je, et la guerre
Amenait un nouveau baiser.

Dès le matin, quand venait le dimanche,
Ce vieux rouet, qu'il faisait bon le voir
Enveloppé de sa chemise blanche,
Près du fauteuil endormi jusqu'au soir !
La grande Bible aux naïves images
S'ouvrait alors, et le temps s'oubliait
A regarder Job, David, les rois mages,
L'enfant Jésus ! - et l'aïeule priait !

Et de l'antique cathédrale
Tandis que nous lisions, parfois
Nous entendions par intervalle
L'orgue élever sa grande voix !

Plus tard, un soir : -Ecoute, me dit-elle.
Tu vois ce fil, enfant : tels sont nos jours.
Sur ma quenouille une main immortelle,
La main de Dieu, les file longs ou courts.
Puissent les tiens, qui commencent à peine,
Dépasser ceux que je dois au Seigneur !
Puisse surtout sa bonté souveraine
A leur durée égaler ton bonheur !

Et les deux mains de la grand-mère
Se joignant au bord du rouet,
Oh!, de quelle ardente prière
Elle accompagna ce souhait !

-Les miens s'en vont, ajouta-t-elle encore,
Et ma quenouille est bien près de finir !
Au soir du jour qui pour toi vient d'éclore
J'arrive en paix, et je n'ai qu'à bénir !
Quand du rouet de ta pauvre grand-mère
Puisse une larme au bord de ta paupière
Monter encore en songeant au passé !

Grand'mère, la voilà cette heure,
Depuis longtemps il a cessé...
Et regardez ! votre enfant pleure
Auprès du rouet délaissé.


vendredi 2 juillet 2021

"Lous adissias" - Chanson : Jean Rebier - André Le Gentil (Musique : Limousin)

 




2


Lo lî disîo : moun bel ami,

Après queû bouci de chami

Faut que te quitte (bis)

Ah, juro me no ve de maïs

  • Mon Dî, coupmo du marchas vite !

Ah juro me no ve de maïs

Que tu m'oblidaras jamaïs !



3


Bello, ne puras pas si fort,

Io vau gagnâ toun aneu d'or,

Tu sirâs davant l'autar

Quand tournaraî lou cuer en joio

Te menaraî davant l'autar...

Adi, m'en vaû, qu'eî déjà tard !



4


O t'aîmo et pertant o s'en vaî...

Embrassado lou no ve de maîs,

Qu'ei lo darreiro (bis)

Quant o siro dins queû Paris

Tournaro-t-en, paubre bargeiro ?

Quant ô siro dins queû Paris

Adî so moi et soun païs !






1



Quand ils suivaient à petits pas,

Le sentier qui va rejoindre

La grande route

C'en étaient deux qui n'entendaient pas

Le beau lundi de Pentecôte

C'en étaient deux qui n'entendaient pas

Chanter la caille dans les blés



2


Elle lui disait : Mon bel ami

Après ce bout de chemin

Il faut que je te quitte

Ah ! Jure-moi une fois de plus...

  • Mon Dieu une fois de plus

Que tu ne m'oublieras jamais !



3


Belle ne pleure pas si fort

Je vais gagner ton anneau d'or

Tu seras mariée.

Quand je reviendrai le cœur en joie

Je te mènerai devant l'autel

Adieu ! Je m'en vais, il est tard déjà !



4


Il t'aime et pourtant il s'en va

Embrasse-le une fois de plus

C'est la dernière.

Quand il sera dans ce Paris

Reviendra-t-il, pauvre bergère

Quand il sera dans ce Paris

Adieu ma mie et son pays.







source : Gallica/bnf 


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