Chanson d'Adam Billaut (1602 - 1662)
Harmonisée pour l'accordéon par Patrice Pertuit
Accompagnement Patrice Pertuit
Site de Patrice Pertuit (créations musicales)
Chaîne You tube :
Aussitôt que la Lumière
Aussitôt que la lumière
A redoré nos coteaux
Je commence ma carrière
Par visiter mes tonneaux.
Ravi de revoir l'aurore
Le verre en main, je lui dis
Vois
tu sur la rive maure
Plus qu'à mon nez de rubis ?
Le plus grand roi de la terre,
Quand je
suis dans un repas,
S'il me déclarait la guerre
Ne
m'épouvanterait pas :
A table, rien ne m'étonne
Et je pense
quand je bois,
Si là-haut Jupiter tonne,
Que c'est qu'il a
peur de moi.
Si quelque jour étant ivre,
La mort
arrêtait mes pas,
Je ne voudrais pas revivre
Pour changer ce
grand trépas ;
Je m'en irais dans l'Averne
Faire enivrer
Alecton,
Et planter une taverne
Dans la chambre de Pluton.
Par ce nectar délectable
Les démons étant
vaincus,
Je ferais chanter au diable
Les louanges de
Bacchus.
J'apaiserais de Tantale
La grande altération,
En
passant l'onde infernale
Je ferais boire Ixion.
Au bout de ma quarantaine,
Cent ivrognes
m'ont promis
De venir la tasse pleine
Au gîte où l'on
m'aura mis :
Pour me faire une hécatombe,
Qui signale mon
destin,
Ils arroseront ma tombe
De plus de cent brocs de vin.
De marbre ni de porphyre
Qu'on ne fasse
mon tombeau :
Pour cercueil je ne désire
Que le contour d'un
tonneau
Et veux qu'on peigne ma trogne
Avec ces vers à
l'entour :
"Ci-gît le plus grand ivrogne
Qui jamais ait vu le
jour."
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