lundi 6 décembre 2021

Aussitôt que la lumière


 Chanson d'Adam Billaut (1602 - 1662)
Harmonisée pour l'accordéon par Patrice Pertuit
Accompagnement Patrice Pertuit

 

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Aussitôt que la Lumière
 

Aussitôt que la lumière

A redoré nos coteaux

Je commence ma carrière

Par visiter mes tonneaux.

Ravi de revoir l'aurore

Le verre en main, je lui dis

Vois tu sur la rive maure
Plus qu'à mon nez de rubis ?

 

Le plus grand roi de la terre,
Quand je suis dans un repas,
S'il me déclarait la guerre
Ne m'épouvanterait pas :
A table, rien ne m'étonne
Et je pense quand je bois,
Si là-haut Jupiter tonne,
Que c'est qu'il a peur de moi.

 

Si quelque jour étant ivre,
La mort arrêtait mes pas,
Je ne voudrais pas revivre
Pour changer ce grand trépas ;
Je m'en irais dans l'Averne
Faire enivrer Alecton,
Et planter une taverne
Dans la chambre de Pluton.

 

Par ce nectar délectable
Les démons étant vaincus,
Je ferais chanter  au diable
Les louanges de Bacchus.
J'apaiserais de Tantale
La grande altération,
En passant l'onde infernale
Je ferais boire Ixion.

 

Au bout de ma quarantaine,
Cent ivrognes m'ont promis
De venir la tasse pleine
Au gîte où l'on m'aura mis :
Pour me faire une hécatombe,
Qui signale mon destin,
Ils arroseront ma tombe
De plus de cent brocs de vin.

 

De marbre ni de porphyre
Qu'on ne fasse mon tombeau :
Pour cercueil je ne désire
Que le contour d'un tonneau
Et veux qu'on peigne ma trogne
Avec ces vers à l'entour :
"Ci-gît le plus grand ivrogne
Qui jamais ait vu le jour."


 

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