Liberté (texte de Gérard Salert)
La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix
Liberté
Il y a des bêtes sauvages
Qui nichent au profond de nous ;
Capables de bien des carnages,
Leur réveil rend les hommes fous.
Qu'on les appelle orgueil, envie
Ou bien volonté de puissance
Chacune naît de notre égo qui
Réfute et nie toute allégeance.
La liberté est une jungle
Où se confrontent les appétits ;
Chacun se défend bec et ongles
Pour y laisser jusqu'à la vie.
Comme chez les bêtes sauvages
Nos sociétés forment des clans
Où les plus faibles en esclavage
Servent les autres dominants.
Il a fallu des millénaires
Avant que ne s'instaure enfin
Une égalité bien précaire
Soumise au moindre coup de main.
Comme les prés, la Liberté
A bien besoin de barbelés
Pour museler cet égoïsme
Qui mène au totalitarisme.
Louverture, Mandella, Gandhi,
Martin Luther, Louise Michel
Sont autant de légendes qui
Ont doté les libertés d'ailes.
Combien de vies interrompues
Comme celles de Jaurès, Jean Moulin
Et de ces soldats inconnus
Dont le destin finit à mi-chemin.
Telle une flamme, la Liberté
Illumine et chauffe les coeurs.
Mais fragile, il faut la veiller
Aux menaces des dictateurs.
Mieux que la force, les croyances
Divisent encore le genre humain
Pour lui dicter bien des sentences
Et lui faire perdre son latin.
Lors, c'est la chasse à l'infidèle
Le Jihad, l'Inquisition :
L'intolérance sème la haine
Et emprisonne la raison.
La Liberté est un oiseau
Qui vole et défie toute cage
mais pour la préserver, il faut
Veiller aux dangers de passage.
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